27 novembre 2006

Les bulletins scolaires

La fin du trimestre s'approchant, les enseignants vont ressortir leurs formulaires divers et variés, tous différents! Le ministère de l'Education Nationale a pourtant des fiches prêtes pour beaucoup de situations : c'est même sidérant de voir la quantité de papier qui passe entre nos mains chaque année. L'Inspection Académique doit avoir sûrement une taxe "déchets" très élevée, où alors des caves immenses. Les seules choses que cette administration n'a pas réussi à produire et à diffuser dans les écoles sont des bulletins scolaires, cohérents, pratiques et informatifs. On ne peut même pas lui reprocher de nous donner des dossiers élèves mal fichus : ça n'existe pas!

Il y a bien eu quelques tentatives :

Il y a quelques années, les inspecteurs de l'Education Nationale se sont réunis pour nous en pondre un par cycle d'apprentissage : couverture cartonnée, respect des programmes, listage des compétences, suivi tout au long du cycle, mais des pages, des pages, des pages. Ce n'était pas un bulletin mais un cahier. Manque de chance pour mon établissement, notre inspecteur a trouvé ce livret mal foutu (ses copains n'ont pas voulu de ses idées ?), il nous a donc dit que ce document était nul! Donc nous avons obéi (avec plaisir, on s'imaginait déjà passant nos soirées à remplir toutes les cases) avec tout de même l'impression bizarre que les choses n'allaient pas avancer si, déjà, les IEN n'arrivaient pas à se mettre d'accord.

La deuxième mouture fut plus fonctionnelle, une simple double page (resto-verso) par année, avec une jolie chemise cartonnée pour emballer le tout. Ce bulletin était départemental : en recevant des élèves d'autres régions, je continuais à découvrir des versions plus ou moins exotiques des compte-rendus d'évaluations des élèves.

Puis un matin de septembre, le directeur m'a annoncé que la production avait été arrêtée et que l'on redemandait aux instits de réinventer un bulletin : de préférence le même pour toute l'école, bien imprégné du projet d'école, prenant en compte les dernières modifications des programmes, mettant en avant le suivi individualisé, insistant sur l'aspect positif des progrès de l'élève, etc. En bref le dossier magique que jamais nos supérieurs bien-aimés n'ont jamais réussi à faire, nous n'avions plus qu'à le réinventer encore à chauqe période d'évaluation!

En ce mois de novembre, le ministère Québecois propose un document unique pour tous les élèves. Le ministre a déclaré :
Le bulletin est le moyen privilégié de communication entre l’école et les parents. Cet outil doit donner un portrait clair et compréhensible des connaissances et des compétences acquises par l’élève.

Ici en France, royaume de la paperasse administrative, on n'y arrive pas. A qui est destiné le bulletin : aux enfants et aux parents!

Qu'en pensent les parents et les enfants des bulletins qui changent de forme, de système de notation, de vocabulaire pédagogique, de format dès qu'on change de classe ou d'école ?

Il est temps que l'on réfléchisse sérieusement à une véritable harmonisation des moyens écrits de communiquer avec les acteurs de l'école, à travers un de ses documents essentiels : le dossier de l'élève!

05 novembre 2006

Débat canadien sur le redoublement à l'école.

Au Canada, Égide Royer, professeur en adaptation scolaire à l'Université Laval propose un certain nombre d'idées intéressantes sur l'école. Nos amis québécois discutent aussi beaucoup dur l'intérêt du redoublement, et les problèmes de niveau de lecture à l'entrée du secondaire.
Le message est simple : au lieu de faire redoubler (ce qui n'existe quasiment plus dans le primaire canadien semble-t-il), elle propose d'augmenter la scolarité élémentaire d'un an, et de prévoir un vrai plan pédagogique personnalisé pour les élèves en difficulté.
L'idée est intéressante, car le volume des programmes a augmenté en France (langue étrangère en plus, nouvelles exigences en TICE et en sciences, littérature, etc.) : un an de plus pour tous, pourquoi pas ?

04 novembre 2006

JClic, un logiciel libre éducatif européen et catalan


Pour créer des exercices interactifs, l'offre logicielle reste limitée. Jclic semble être le plus prometteur. Concurrent direct de logiciels comme HotPotaoes (pour les gratuits) ou Authorware (payant), il les dépasse sur plusieurs points.
J'ai redécouvert dans les pages de Framasoft, excellent site au demeurant, la fiche du logiciel catalan JClic. J'avais lu le descriptif plutôt élogieux de l'application java soutenu par le DURSI de Catalogne et le projet européen Teleregions (où participe la région Rhônes-Alpes).
Il s'agit comme les deux autres logiciels cités ci-dessus de générer des exercices interactifs, de type QCM, closure, questionnaires divers, jeux d'association, etc.
Je suis un habitué de HotPotatoes, qui me semblait le plus efficace, pour générer rapidement et facilement des pages HTML d'exercices. Quant à Authorware, c'est un outil lourdingue, qui était toujours resté à la traîne dans son développement poussif chez Macromedia. Racheté par Adobe, il semble destiné aujourd'hui à une mort tranquille sur les pages d'archives de Macromedia.
Les principaux utilisateurs de ce type de logiciel, les enseignants n'ont pas de temps à perdre pour créer des exercices pour leurs élèves ; ils n'ont d'intérêt à utiliser les TICE que si elles ne sont pas une perte de temps à terme. Authorware ne remplissait pas cette condition, et en plus il coûte bien cher : 3 500 euros (oui, vous avez bien lu, et plus cher en téléchargement qu'en coffret!). Donc Authorware ne sera JAMAIS l'outil de prédilection des enseignants en France.
HotPotatoes est le leader du gratuit. Malheureusement, les conditions un peu particulières de la licence d'utilisation des fichiers, et l'usage payant du gestionnaire de projets ne peuvent absolument pas le ranger dans la famille OpenSource.
Encore fallait-il que JClic tienne ses promesses en terme d'efficacité et de souplesse pour me donner envie de changer de logiciel. Profitant des vacances, j'ai testé "l'exerciseur" GNU et je suis agréablement surpris.
L'interface est quasi-totalement francisée (à part quelques bulles d'aide), simple et efficace avec trois volets :
  • le projet
  • les activités
  • les séquences
On peut naviguer facilement de l'une à l'autre en un clic, cela n'est pas le cas d'HotPotatoes qui fonctionne à l'échelle de l'activité uniquement.
Il est possible de prévisualiser immédiatement, sans avoir à générer une page HTML de lancement.
La difficulté pour un débutant dans l'utilisation de JClic, c'est qu'on est plus proche d'un mode de création programmatique, que dans la création très cadrée des exercices de HotPotatoes. On peut utiliser d'emblée ce dernier sans lire la notice, ce qui n'est pas le cas de JClic. Le hic pour le moment, c'est que le mode d'emploi est très incomplet. Il y a toutefois un bon tutoriel chez Framasoft, et des fichiers permettant de travailler avec des exemples déjà conçus chez ZonaClic.
Avec ces éléments, et une bonne expérience dans l'utilisation de ce type de logiciels, je me suis lancé. Eh bien, c'est vraiment la meilleure solution que nous propose à ce jour le monde du libre dans le domaine du logiciel pédagogique.
Les possibilités d'exercices sont très variées : la souplesse du paramétrage et l'intégration très facile de médias ouvrent un vaste horizon aux créateurs.
La création de bases de données de résultats permet d'effectuer un vrai suivi des élèves (les deux autres logiciels le permettent aussi, mais par des solutions tierces).
Ce qui manque aujourd'hui c'est de quoi permettre aux enseignants d'apprivoiser cet outil avec ce qui leur manque le plus : de la formation continue...